"En tant qu’artiste, on passe notre temps à rechercher."






Elsa Dray-Farges


Artiste
Basé à Paris
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Diplomée d’Olivier de Serres à Paris, et de Gerrit Rietveld Academy à Amsterdam, Elsa Dray-Farges est une artiste plasticienne qui utilise le papier mâché comme
médium pour créer son univers de personnages monstrueux. Au sein de l’atelier Commode, à Montreuil, elle expérimente et elle développe des prototypes
dans l’idée de rendre ses œuvres plus pérènes dans le temps. 

Je fais des choses pour moi et des fois je ne sais pas du tout ce que ça va donner. Je teste beaucoup avec le volume.
En ce moment, je développe des prototypes de monstres-objet dont le but est de les faire en céramique. Les prototypes sont en papiers mâchés, comme je ne suis pas encore familière avec la céramique afin de voir ce que ça donne et pouvoir comprendre le volume.
J’aimerais que cela devienne du mobilier, quelque chose de plus durable qu’il faudra faire dans une autre matière, potentiellement de la céramique ou de la résine.
Mais je ne peux pas commencer dans ces matériaux donc je recherche un financement par une galerie ou quelqu’un avec qui développer ce projet.”

Créer des éléments à échelle humaine aide l’artiste à se projeter et former une production qu’elle pourra présenter à des collaborateurs futures
afin de les exposer :  “J’aimerais réaliser ces décors à échelle humaine pour les placer dans l’espace, d’où la réalisation de la table monstre. Je voudrais trouver un moyen de l’exposer pour que cela ne reste pas stocké dans l’atelier.”

Passionnée de films d’animations, elle met en scène ses créatures dans ses décors fantastiques notamment pour des collaborations.
Je fais des décors que je mets en scène moi-même via la photographie. Mais cela me manque de travailler avec des photographes parce que mes mises en scène ont des limites. Ce n’est pas mon métier donc il y a toute cette dimension qui manque à mon travail.

La démarche artistique d’Elsa s’inspire de masques venant d’autres cultures et de recherches qu’elle effectue continuellement.
J’aime beaucoup le Quai Branly dans lequel il y a tellement de masques de cultures différentes exposés, mais pas seulement.
C’est une galerie de personnages taillés dans la corne notamment. Cette pratique de fabriquer des personnages et des visages c’est juste humain. C’est une façon de se représenter et ça m’a rappelé aussi les cartoons comme Tex Avery. Des visages déformés, des expressions, des couleurs et ça m’a beaucoup inspiré.
Comme le photographe Charles Fréger, qui a fait des séries où il va a travers le monde pour prendre dans diverses cultures des carnavals,des rithes avec des masques. Quand je regardais cela, j’étais fasciné par toutes les formes possibles de masques.

Lorsque je donnais des cours à Olivier de Serres, je faisais beaucoup de sorties avec les étudiants au Musée Picasso où je voyais beaucoup de collections et de sculptures de Picasso qui m’ont aussi inspirés. Je passe aussi mon temps à acheter des bouquins. Beaucoup de livres d’expositions. Je pense qu’en tant qu’artiste on passes notre temps à rechercher.”

Elsa travaille et expérimente toujours sur de nouveaux supports comme récemment avec sa peinture grand format “Strange Crowd”.









Livres recommandés par l’artiste 

Une année de dessins de Quentin Blake, 2020

Wilder Mann ou la figure du sauvage de Charles Fréger, 2016
Cimarron Freedom and Masquerade de Charles Fréger, 2019
Tim Walker : Wonderful Things de Tim Walker, 2019











Un film recommandé par l’artiste 

Playtime de Jacques Tati, 1967
“Son cinéma est excessivement visuel avec pleins de mini gags partout. Il y a très peu de paroles et il faut beaucoup observer ses films. Tout est pensé : les décors, les costumes... C’est merveilleux.”










Propos recueillis
par Chochana Rosso